(Une journée dans la peau d’une concierge… pas comme les autres)
Si on m’avait dit un jour que je serais « concierge », je crois que j’aurais souri. J’aurais imaginé l’image un peu datée, un peu poussiéreuse : les clés accrochées sur un mur dans un hall d’immeuble, les pots de fleurs à arroser, les colis à réceptionner. Et pourtant… aujourd’hui, je suis bel et bien concierge. Mais pas tout à fait comme ça.
Je suis concierge privée sur la Côte d’Azur, et chaque jour est une aventure. Une journée ne ressemble jamais à la précédente. Ce métier, c’est un mélange de logistique, d’imprévus, de sourires échangés, de portes ouvertes… et parfois de machines à laver en panne. C’est à la fois intense, exigeant, humain et profondément gratifiant.
Alors, si tu veux savoir à quoi ressemble une journée dans la vie d’un concierge — ou du moins, dans la mienne — installe-toi avec un café. Je te raconte.
Tu sais ce moment, le dimanche matin, où la plupart des gens prennent leur temps, s’offrent un petit-déj en terrasse, ou procrastinent en pyjama jusqu’à midi ?
Eh bien… pour moi, ce moment n’existe plus. Ou du moins, pas tout à fait de la même façon. (de toute façon, je n’aime pas les grasses matinées).
Chez moi, le dimanche, c’est souvent un jour de ballet. Deux départs, deux arrivées, une poignée cassée, des WhatsApp en rafale, une équipe de ménage à coordonner, un devis à obtenir en urgence, et une fête d’anniversaire à organiser à la dernière minute pour Mamie.
Je t’embarque ? Allez, viens vivre cette journée avec moi. Promis, c’est tout sauf monotone.
7h30 – Premier café, premier au revoir
Mon téléphone a déjà vibré dix fois avant que je sorte du lit. Je ne râle même plus. Il fait beau, le ciel est limpide au-dessus de la Côte, et aujourd’hui, j’ai deux départs et deux arrivées.
Le premier rendez-vous est à Grasse, dans l’appartement de Nouha, près de la gare. Un joli 66 m² lumineux, traversant, à deux pas du centre historique. Les voyageurs sortent avec leurs valises, sourires aux lèvres. Ils ont adoré. Ils me racontent leur resto coup de cœur, leur balade sur les hauteurs, et cette confiserie où ils ont craqué pour un kilo de bonbons colorés. C’est ce moment que je préfère dans ce métier : ce “merci” sincère, ce “on reviendra” qui sonne comme une promesse.
Je vérifie que tout est en ordre, que rien n’a été oublié. C’est bon, le check-out est fluide. Je repars, en les saluant avec un “à bientôt”.
9h15 – Direction Juan-les-Pins
Deuxième rendez-vous : le duplex rooftop à Juan-les-Pins, le petit bijou de Marc, perché au 7e étage. Là encore, les voyageurs sont ravis. Mais oups, ils ont commandé le chauffeur prive pour 11h. C’est pas grave nous allons prendre le temps d’un café. Ils ont passé une semaine à profiter du soleil, des plages, du calme. On échange deux-trois anecdotes, une astuce resto, un sourire complice. C’est une routine, mais elle me plaît. Elle me connecte aux gens.
Et puis là, le hic du jour. Ils me disent, en partant :
— “Ah au fait, la poignée de la véranda… elle nous est restée dans les mains hier.”
Je souris :
— “Pas de souci, ça arrive.”
(En vrai, j’active immédiatement le mode pompier.)
10h30 – Gestion de crise (version poignée)
Je prends des photos, je rédige un constat, j’appelle un artisan. Un dimanche matin. Autant te dire qu’il faut sortir son carnet de contacts “VIP” et être diplomate.
Heureusement, j’ai mes anges gardiens : un serrurier local vient jeter un œil rapidement. En attendant son passage, je fais un premier diagnostic, j’anticipe le devis, je rassure les voyageurs partants et ceux à venir.
Dans ce métier, il faut savoir réagir vite, bien, et avec le sourire. Pas de panique visible, même quand tu as mille choses en tête.
11h30 – Ménage, timing et organisation millimétrée
Je lance le feu vert à mes équipes de ménage. Il faut intervenir à Grasse et à Juan. Tout est prêt, les tournades blanches se mettent en action. C’est dimanche, je sais qu’elles sacrifient un bout de leur week-end pour assurer.
— “Merci les filles, vous êtes au top comme d’hab !”
Une bonne équipe, c’est la clé d’une conciergerie qui tourne bien. Rien ne serait possible sans elle.
Pendant ce temps, je passe en revue les logements : je vérifie que tout fonctionne, que tout est propre, que les petites attentions sont bien là — bouteille d’eau fraîche, guide maison, savon local dans la salle de bain.
13h00 – Les messages WhatsApp s’enchaînent
Apres une courte pause déjeuner, avec une vue splendide du roof top de Juan les Pins. Ma messagerie, elle, ne prend pas de pause.
Message d’un entrepreneur abonné à ma conciergerie :
“Hello ! Est-ce que tu pourrais me réserver un billet pour Paris demain matin ? J’ai un rendez vous qui vient de tomber, comme d’habitude. Merci Sandrine, tu es un ange !”
Un autre :
“Oups, j’ai oublié de te dire qu’on fête l’anniversaire de Mamie ce soir… Tu crois que tu peux trouver un gâteau sympa + 2 bouteilles de bulles ?”
C’est ça, être concierge 7j/7. Pas seulement remettre les clés. Mais répondre présent. Toujours.
Je m’occupe des billets d’avion, je passe un coup de fil à une pâtisserie ouverte le dimanche (elles sont rares), je réserve un gâteau à la framboise, et je choisis une bouteille de Prosecco (le préféré de mamie). Simple, efficace, festif.
15h30 – Le retour des logements prêts à accueillir
Retour à Grasse. L’équipe de ménage a terminé. Tout brille, ça sent bon le propre. Je fais un dernier passage : je plie une serviette un peu mieux, je redresse un coussin, je glisse une petite carte “Bienvenue à la maison”. Les voyageurs arriveront plus tard que prévu, je leur prépare une arrivée autonome.
Puis direction Juan. La poignée est sécurisée, le serrurier m’a confirmé que la pièce sera remplacée mardi. En attendant, il a bricolé une solution propre et sûre. Le logement est nickel. J’ajoute une petite boîte de bonbons en clin d’œil à mes voyageurs du matin. C’est le genre de détail qui fait la différence.
17h00 – Les nouveaux arrivants
Ils arrivent. Des Londoniens, j’adore voir leurs yeux briller lorsqu’ils entrent dans l’appartement. Mais alors, en arrivant au Roof Top, c’est le clou du spectacle. Splendide ! Ils sont heureux !
Je fais le tour avec eux, je leur explique comment fonctionne la clim, où sont les plages sympas, les restos kids-friendly, les coins cachés à explorer.
Ils sont contents, souriants, reconnaissants. Et moi ? Fatiguée, mais heureuse.
20h00 – Retour maison, mais pas totalement off
Je rentre. Enfin. Je me pose sur ma terrasse, un verre d’eau à la main, mon téléphone pas très loin. Je consulte les dernières notifications. Une demande pour une réservation en juin. Un message d’une propriétaire qui veut mettre son bien en gestion. Une photo reçue de l’anniversaire de Mamie, avec un “merci pour tout 💛”.
Et là, je souris.
Être concierge, ce n’est pas un métier. C’est une façon d’être.
On pense souvent que la conciergerie, c’est du ménage, de la remise de clés, un peu d’administratif.
Mais c’est bien plus que ça. C’est du lien humain. C’est répondre présent à n’importe quelle heure. C’est rassurer, trouver des solutions, anticiper. C’est aimer les gens, les écouter, les surprendre.
Alors oui, mon dimanche ne ressemble pas à celui de tout le monde. Mais c’est ma vie, je l’ai choisie. Je l’ai construite, une clé après l’autre, un “merci” après l’autre.
Et tu sais quoi ?
Je n’échangerais ma place pour rien au monde.
À très vite pour une nouvelle journée de concierge… peut-être avec un orage, un check-in raté, ou une demande de surprise romantique sur la plage. Qui sait ? 😄
Sandrine, votre concierge
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